En rentrant de la réunion plutôt houleuse au palais afin de préparer la guerre, Lilo décrocha Maeglin de son perchoir et le convia dans sa chambre. Le faucon était son confident. Elle lui énonça ses angoisses.
Notre départ sera retardé d'un jour de plus, tant nous avons perdu du temps. C'était peut-être nécessaire. Cependant cela m'embête. Plus nous nous retardons plus la guerre risque de durer.
Elle se tut et Maeglin lui fit comprendre que le temps perdu avait peut-être une utilité, car il soudait les peuples libres. Sa maitresse approuva. Un long silence, pesant, s'installa.
Autre chose t'embarasse n'est-ce pas ? demanda le faucon après un moment que Linaewen-Laurelin regardait dans le vide. Comme elle ne répondait pas, il renchérit : Il se peut que l'un de vous deux trouve la mort dans cette guerre. Tu aurais dû profiter de l'occasion quand vous n'étiez pas encore en danger. L'elfe serra les poings. décidément, Maeglin était très clairvoyant, mais ses propos n'étaient pour le moment d'aucune aide. Ou bien tu as peur qu'il ne soit pas un immortel, auquel cas si tu décidais de lui donner un baiser, tu le tuerais...
SILENCE MAEGLIN ! CESSE DE TE MÊLER DES HISTOIRES QUI NE TE REGARDENT PAS !
Devinant qu'il n'obtiendrait plus rien de Linaewen-Laurelin ce soir, il s'envola à tire d'aile par la fenêtre pour aller demander conseil à Raoul, laissant la jeune elfe retenir rageusement ses larmes sur le lit à baldaquin.